Billetterie

Trains étroitement surveillés

Ostre sledované vlaky

de Jirí Menzel , Tchécoslovaquie , 1966

Fin de la Seconde Guerre mondiale en Tchécoslovaquie. Milos Hrma (Václav Neckář) est chef adjoint d’une petite gare de Bohême. Peu sûr de lui et de sa virilité, il passe une nuit infructueuse avec Masa, sa collègue contrôleuse. Désespéré, il tente de se suicider. Le psychiatre qui prend en charge son cas met un nom sur son problème : « æjaculatio præcox ».

Deux ans avant le Printemps de Prague, Jirí Menzel réalise Trains étroitement surveillés. Franc et libre, le réalisateur entre de plain-pied dans la Nouvelle Vague tchécoslovaque, aussi appelée le miracle tchèque. Il y sera entouré de futurs grands noms comme Milos Forman ou Ivan Passer. Alors que leur créativité est en ébullition, les chars soviétiques ne vont pas tarder à envahir Prague.


TRAINS-ETROITEMENT-SURVEILLES-(1966)
Dotée d’une incroyable liberté de ton, Trains étroitement surveillés est une chronique initiatique, celle du passage à l’âge adulte de Milos. Fonctionnaire naïf et zélé, Milos est (très) pressé de devenir un homme. Entouré de collègues goguenards et triviaux, il doute de sa propre virilité. Un mal-être si intense qu’il tente de se suicider. Réconforté par un médecin (Jirí Menzel lui-même), puis dépucelé par une jeune messagère de la Résistance, le voilà regonflé, sûr de lui et de sa puissance et surtout, prêt à tout : il décide donc de remplacer au pied levé son chef pour le dynamitage d’un train allemand, chargé de munitions. Acte de bravoure soit, mais acte déraisonné : Milos meurt.
Jirí Menzel refuse toute fioriture dans sa mise en scène, tout effet superflu dans ses plans, afin d’ancrer son film dans la réalité. Époque, personnages, évènements, tout est crédible malgré le burlesque de certaines situations.
Dans cette œuvre cocasse, Menzel s’attaque à la question de la virginité masculine, avec humour et sensibilité. Truculent, mais jamais grossier, le film oscille entre drôlerie et mélancolie. Chaque scène est amenée aux limites de l’absurde, mais avec justesse, le cinéaste s’arrêtant juste avant le point de rupture. « Le plus remarquable peut-être, dans Trains étroitement surveillés, c’est le mélange réussi de deux extrêmes : le comique et le tragique. Certes Jirí Menzel n’est pas le premier à mêler le rire et les larmes, mais il les fait se succéder presque aussi abruptement que dans le fameux monologue de Raymond Devos, et, qui plus est, c’est le comique le plus déclaré, - voire même le plus “gros”, apparemment du moins – qu’il rapproche du tragique le plus pur. » (Jacques Chevallier, Image et son /La Revue du cinéma, n° 219, avril 1968)

Plébiscité
Unanimement acclamé par la presse, Trains étroitement surveillés est auréolé de succès : élu parmi les dix meilleurs films de l’année en 1967 par le New York Times, il reçoit l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1968. Depuis, il figure dans la prestigieuse liste des cent meilleurs films de tous les temps établie par le magazine Time !

À l’emporte-pièce
Lors de la sortie de Trains étroitement surveillés, certaines citations du cinéaste sont reprises dans les critiques. La plus abrupte : « Je crois sérieusement que je ne voudrais pas tourner des films dans lesquels je suivrais une grande idée – comme par exemple pour que la guerre soit à jamais bannie –. J’en ai honte, mais c’est ainsi. Je n’ai pas beaucoup d’idées, et celles que j’ai ne valent pas la peine qu’on tourne des films. »

Également acteur
Le cinéaste Jirí Menzel est également acteur. Plus de soixante-dix rôles à son actif dont celui de Stan dans La Petite Apocalypse de Costa-Gavras (1993)

Trains étroitement surveillés (Ostre sledované vlaky )
Tchécoslovaquie, 1966, 1h32, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Jirí Menzel  
Scénario : Bohumil Hrabal, Jirí Menzel, d’après le roman Trains étroitement surveillés de Bohumil Hrabal  
Photo : Jaromír Šofr
Musique : Jirí Šust
Montage : Jirina Lukešová
Décors : Oldrich Bosák
Costumes : Olga Dimitrovová
Production : Zdenek Oves, Filmové studio Barrandov  
Interprètes : Václav Neckár (Milos Hrma), Josef Somr (Hubirka), Vlastimil Brodský (Zednicek), Vladimír Valenta (Max), Alois Vachek (Novak), Ferdinand Krita (Noneman, l’oncle de Máša), Jitka Bendová (Máša), Jitka Zelenohorská (Zdenka), Nada Urbánková (Victoria Freie), Libuše Havelková (la femme de Max), Kvita Fialová (la comtesse), Pavla Maršálková (la mère de Milos), Jirí Menzel (le docteur Brabec)

Présentation au Festival de Cannes : mai 1967  
Sortie en Tchécoslovaquie : 18 novembre 1966
Sortie en France : novembre 1967

FILM RESTAURÉ
The National Film Archive in Prague
Malavida

Ressortie en salle le 12 novembre, par Malavida Films

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