Cartes blanches à Pedro Almodóvar

Deux sélections proposées par le cinéaste, la première en hommage au cinéma espagnol, la seconde au cinéma qui a inspiré ses films.

Hommage au cinéma espagnol

Embrujo  de Carlos Serrano de Osma (1948, 1h11)
La trajectoire d’un duo d’artistes de flamenco... Film sur le flamenco - chant et danse - avec le duo le plus célèbre du moment (Lola Flores et Manolo Caracol).
Pathé Bellecour ma 21h30 | Institut Lumière je 14h30 | Comœdia ve 18h45

Grand’rue  de Juan Antonio Bardem (Calle Mayor, 1956, 1h39)
Des garçons font croire à Isabel (Betsy Blair), vieille fille de 35 ans, que Juan est amoureux d’elle… L’âpreté du quotidien et l’étouffement moral sous Franco, dans un grand film du cinéma espagnol.
Comœdia je 11h

Le Bourreau  de Luis García Berlanga (El verdugo, 1963, 1h28)
La rencontre de la fille du bourreau de Madrid (Emma Penella) et d’un employé des pompes funèbres (Nino Manfredi)… Le renouveau du cinéma espagnol, avec cette comédie aux accents néoréalistes, teintée  d’ironie.
Pathé Bellecour je 17h15 | CNP sa 14h45

El extraño viaje  de Fernando Fernán Gómez (1964, 1h32)
Paquita et son frère vivent sous la domination de leur sœur, qui veut vendre leurs biens et s’enfuir… Pedro Almodóvar : « L’un des films mythiques de notre cinéma ». Une comédie noire, une critique sociale féroce.
Institut Lumière je 21h

L’Esprit de la ruche  de Víctor Erice (El espíritu de la colmena, 1973, 1h38)
1949 dans la campagne castillane. Un père, une mère, et leurs deux fillettes, fascinées par le cinéma ambulant… Œuvre secrète et mystérieuse, à la grâce miraculeuse, l’histoire d’un apprentissage. Avec Ana Torrent.
Pathé Bellecour ma 14h45 | Comœdia ve 14h30

Furtivos  de José Luis Borau (1975, 1h23)
Dans la forêt, un jeune braconnier et sa mère, possessive et incestueuse (Lola Gaos)… Sorti peu avant la mort de Franco, une attaque furibonde contre le régime, à l’ironie grinçante. Un film symbole de la résistance.
Cinéma Opéra sa 14h30 | Institut Lumière di 9h30

Arrebato  d’Iván Zulueta (1980, 1h54)
Un jeune cinéaste (Eusebio Poncela) est insatisfait de son film. A moins que ce ne soit son addiction à l’héroïne, ou sa séparation, qui le perturbent… Film culte et alternatif né dans l’effervescence de la Movida.
Institut Lumière me 20h15

« El cine dentro de mí » - « Le cinéma en moi »

Pour chacun des films de sa filmographie, Pedro Almodóvar a un film de référence, qui l’a accompagné.
Morceaux choisis.

Duel au soleil  de King Vidor (Duel in the Sun, 1946, 2h10) pour Matador
1860, dans l’Ouest, Jennifer Jones rend les hommes fous d’amour : Joseph Cotten, Gregory Peck (et le tyrannique  producteur Selznick). Toute la mythologie américaine dans ce western lyrique et démesuré.
Cinéma Opéra me 20h30 | Pathé Bellecour ve 21h45

Thérèse Raquin  de Marcel Carné (1953, 1h46) pour La Mauvaise éducation
A Lyon, la vie monotone de Thérèse (Simone Signoret), mariée, est bouleversée par sa rencontre avec Laurent (Raf Vallone)… Zola par Carné : portrait d’une passion scandaleuse face à la petite bourgeoisie.
Institut Lumière je 11h30

Johnny Guitare  de Nicholas Ray (Johnny Guitar, 1954, 1h49) pour Femmes au bord de la crise de nerfs
Les retrouvailles entre Johnny (Sterling Hayden) et Vienna (Joan Crawford), l’étrange et belle tenancière d’un saloon… Western en huis-clos, atypique et mythique, aux accents féministes et à la musique inoubliable.
CNP ma 17h45 | UGC Astoria ve 20h30 | CinéDuchère sa 20h30

Voyage en Italie  de Roberto Rossellini (Viaggio in Italia, 1954, 1h25) pour Etreintes brisées
Lors d’un voyage en Italie, un couple d’Anglais (Ingrid Bergman et George Sanders) va prendre conscience de l’échec de leur vie commune. Une plongée à vif dans Naples et ses environs, par le maître du néoréalisme.  
Pierre-Bénite je 20h30 | Comœdia ve 11h

La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz   de Luis Buñuel (Ensayo de un crimen, 1955, 1h30) pour En chair et en os
Archibald est hanté par un souvenir d’enfance, celui d’une boîte à musique qui réaliserait les vœux de celui qui l’actionne… Un film ambigu, inquiétant, plein d’humour noir, de la période mexicaine du cinéaste.
Institut Lumière ve 19h15

L’Homme qui rétrécit  de Jack Arnold (The Incredible Shrinking Man, 1957, 1h21) pour Parle avec elle
En croisière, Scott traverse un mystérieux nuage. Peu après, il se met à rétrécir… Un chef-d’œuvre de la science-fiction, mêlant tragique, épouvante et comique. L’archétype de la série B : sans le sou et génial !
Pathé Bellecour ma 19h30 | Cinéma Opéra sa 16h30

Mirage de la vie  de Douglas Sirk (Imitation of Life, 1959, 2h04) pour Talons aiguilles
La vie de deux mères, une actrice (Lana Turner) et sa gouvernante noire, et de leurs deux filles… Mélodrame flamboyant et évocation d’une Amérique conservatrice aux relents racistes.
Vénissieux je 14h30 | Cinéma Opéra sa 18h45

Les Yeux sans visage  de Georges Franju (1960, 1h28) pour La piel que habito
Un savant, fou d’amour pour sa fille défigurée, est prêt à tout pour lui rendre son visage... La passion, la déraison, la science, ses déviances : première des rares incursions françaises dans le cinéma d’épouvante.
CNP je 17h30 | UGC Cité Internationale ve 20h30

Le Voyeur  de Michael Powell (Peeping Tom, 1960, 1h41) pour Kika
Un opérateur et ses traumatismes d’enfant soumis aux expérimentations de son père, psychiatre, sur la peur… Dérangeante et brillante, à la beauté plastique exceptionnelle, une réflexion inégalable sur le cinéma.
Pathé Bellecour lu 16h45 | Villa Lumière ma 17h45

Opening Night  de John Cassavetes (1977, 2h24) pour Tout sur ma mère  
Après une représentation, une actrice (Gena Rowlands, éblouissante) est abordée par une admiratrice passionnée, et assiste à un terrible accident… L’amour, le théâtre, le temps qui passe, la vie d’artiste.
Comœdia lu 16h45 | CNP sa 20h