Billetterie

Le Canardeur

Thunderbolt and Lightfoot

de Michael Cimino , États-Unis , 1974

John “Thunderbolt” (Clint Eastwood), dit le “Canardeur”, est poursuivi par ses anciens complices, Red (George Kennedy) et Eddie (Geoffrey Lewis), persuadés qu’il a empoché le demi-million de dollars de leur dernier hold-up. Alors que Red est venu pour l’abattre, John est sauvé in extremis par un jeune aventurier, “Lightfoot” (Jeff Bridges), dit “Pied-de-Biche”. Les nouveaux associés se dirigent vers la petite ville où Thunderbolt se souvient avoir caché le magot, dans une vieille école. Mais ils s’aperçoivent qu’elle a été remplacée par des bâtiments ultra-modernes. Il ne leur reste plus qu’à convaincre les anciens compagnons de Thunderbolt que le magot a bel et bien disparu et qu’il leur faut monter un nouveau coup…

Premier long métrage de celui qui deviendra l’un des talents les plus originaux du Nouvel Hollywood, Le Canardeur est une belle histoire de cinéma. Avant d’être réalisateur, Michael Cimino est le coscénariste du second épisode de Dirty Harry, Magnum Force (Ted Post, 1973). Il écrit le scénario du Canardeur et, sur les conseils de sa fidèle amie Joann Carelli, le propose au plus grand acteur du moment, Clint Eastwood. Celui-ci aime le script au point de vouloir l’acheter. Mais Cimino ne veut pas le vendre, il veut le réaliser et faire jouer Eastwood pour qui il l’a écrit. L’affaire est entendue, Cimino passe à la réalisation, sous l’œil bienveillant d’Eastwood, qui laisse également les morceaux de bravoure au jeune Jeff Bridges.


CANARDEUR (1974)
Entre road-movie et western, Le Canardeur dresse le portrait de gangsters malchanceux. Le ton, parfois grotesque, est unique dans l’œuvre de Cimino. Le film est une véritable “arche de Noé des laissés pour compte” : losers, veilleur de nuit accro aux revues porno, malfrats, junkie défoncé au gaz d’échappement, femme fervente adepte de la hache, gangster au canon anti-char… Avec une profonde empathie, Cimino met pour la première fois l’intouchable Eastwood dans la peau d’un homme usé, et non plus dans celle du taiseux séducteur.
Histoire d’une amitié virile, Le Canardeur est également, comme le souligne le critique et éditeur François Guérif, « une ballade américaine, totalement désenchantée, dans la lignée de Butch Cassidy et le Kid ou L’Épouvantail (certains critiques américains y ont même vu un Easy Rider de droite) » (Clint Eastwood, éd. Veyrier). Héritier du cinéma de Huston et Ford, Michael Cimino magnifie les paysages américains au cours de cet itinéraire initiatique.
« Le futur réalisateur de Voyage au bout de l’enfer  pose ainsi les premières pierres d’un cinéma de la reconstruction […] où le rêve d’Amérique est si puissant qu’il finit par faire advenir au bout de la route l’impensable, à matérialiser ces mirages d’espaces et d’individus qui ont rendu fou tant de road runners : un trésor dans Le Canardeur, un chaman dans Sunchaser (1996). » (Jean-Baptiste Thoret et Bernard Bénoliel, Road Movie USA, Hoëbeke)

3 jours
Lors de leur rencontre, Clint Eastwood accepte de produire le film de Michael Cimino. Mais il lui donne quelques jours pour faire ses preuves : « Je te donne trois jours de tournage. Si j’aime ce que je vois, tu continueras le film. [Sinon,] je récupère mes billes, le script et je le réalise. » (Jean-Baptiste Thoret, Michael Cimino, Les voix perdues de l’Amérique, Flammarion)

Sur les pas de Thunderbolt et Lightfoot
Michael Cimino a pour habitude de faire, seul, la route de Californie aux montagnes du Colorado, en passant par le désert de Mojave, les buttes du Nevada, les buildings de Las Vegas… Comme un rituel, il retourne à sa source, l’Ouest. C’est à ce voyage de 2 500 miles qu’il a convié le critique Jean-Baptiste Thoret en avril 2010. Un périple dont naîtra le livre Michael Cimino, Les voix perdues de l’Amérique, dans lequel le cinéaste évoque au fil des conversations et des kilomètres ses films, sa cinéphilie, ses projets avortés…

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot  )
États-Unis, 1974, 1h55, couleurs, format 2.35
Réalisation & scénario : Michael Cimino
Photo : Frank Stanley  
Musique : Dee Barton, Paul Williams (Where Do We Go From Here)  
Montage : Ferris Webster
Décors : Tambi Larsen, James L. Berkey  
Costumes : Glenn T. Wright, Jules Melillo
Production : Robert Daley, The Malpaso Company
Interprètes : Clint Eastwood (Thunderbolt), Jeff Bridges (Lightfoot), George Kennedy (Red Leary), Geoffrey Lewis (Eddie Goody), Catherine Bach (Melody), Gary Busey (Curly), Jack Dodson (le directeur de la chambre forte), Gene Elman (un touriste), Burton Gilliam (le soudeur), Roy Jenson (Dunlop), Claudia Lennear (la secrétaire), Bill McKinney (le conducteur fou), Vic Tayback (Mario), Dub Taylor (l’employé de la station service), Gregory Walcott (le vendeur de voitures d’occasion), Erica Hagen (la serveuse), Alvin Childress (le gardien)

Sortie aux États-Unis : 23 mai 1974
Sortie en France : 4 septembre 1974

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