Billetterie

Ben-Hur

de William Wyler , États-Unis , 1959

Juda Ben-Hur (Charlton Heston), dernier descendant d’une noble famille juive, reçoit la visite de Messala (Stephen Boyd), son ami d’enfance devenu tribun. Celui-ci revient à Jérusalem, où il a passé sa jeunesse, pour assurer le commandement des troupes romaines de Judée. Mais tout les sépare désormais : pour Messala, il n’existe que la puissance romaine, et pour Ben-Hur, rien n’est au-dessus de la liberté de son peuple. Lors de la visite du nouveau gouverneur à Jérusalem, une tuile du toit de la demeure de Ben-Hur tombe et frappe le dignitaire romain. Ben-Hur, sa mère Myriam (Martha Scott) et sa sœur Tirzah (Cathy O'Donnell) sont arrêtés, et Ben-Hur condamné aux galères…

Véritable pari tenté par la MGM, alors dans une situation financière délicate, Ben-Hur est emblématique de l’âge d’or du cinéma hollywoodien à grand spectacle. Opération de sauvetage du studio, le tournage du film s’est avéré un chantier titanesque. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes : 10 ans de préparation, 496 rôles parlants, 100 000 figurants (chiffre de la production, d’autres sources donnant 6 000 ou 4 000…), une arène de 8 hectares, 3 mois de tournage pour la scène de chars, 78 chevaux, 50 galères, 200 kilos de cheveux récupérés pour la fabrication de perruques et de barbes (!), et des dizaines de milliers de kilomètres de pellicule… Apothéose du péplum, Ben-Hur est annoncé comme le plus grand film de toute l’histoire du cinéma. Sa sortie sera couverte par d’innombrables communiqués de presse de la part de la MGM, sur un papier à l’effigie de la superproduction.


BEN-HUR-(1959)
Ce sera d’ailleurs la démesure de ce tournage à Cinecittà en Italie qui fera la une de la presse, les critiques se consacrant bien moins au fond du film qu’à sa forme. Ben-Hur mêle l’histoire de deux amis devenus ennemis et une des périodes les plus riches de l’Histoire, intégrant – toujours de dos, choix de Wyler – le personnage de Jésus. Dans cette histoire de vengeance et de liberté, la naissance du christianisme est tracée en filigrane. Le casting est démesuré, mélangeant acteurs professionnels, figurants issus de la noblesse et du peuple, débarqués des quatre coins du monde : États-Unis, Angleterre, Pays de Galles, Autriche, Australie, Italie, Israël… William Wyler décide d’ailleurs de faire jouer les Juifs par des acteurs américains et les Romains par des Britanniques pour renforcer l’opposition des deux peuples.
« Outre la qualité classique de son scénario et l’excellence de son Messala, le Ben-Hur de William Wyler (cinéaste souvent vilipendé par la critique française, alors prisonnière de la politique des auteurs, qui ne retrouvait pas dans le film la qualité de ses œuvres antérieures […]) présente plusieurs autres qualités qui font de ce film le joyau mythifié du genre. Citons, pêle-mêle : le jeu sobre et efficace de Charlon Heston, les interprétations contrastées de nombreux seconds rôles […], la magnificence de certains décors, la stupéfiante course de chars réalisée par Andrew Marton, la très belle et fort variée composition musicale de Miklós Rózsa… » (Michel Cieutat, Positif, n° 468, février 2000)


Sergio Leone, avant Roberto Robertson
La célèbre scène de chars sera tournée par Andrew Marton, alors assisté par le jeune Sergio Leone. Deux ans plus tard, le jeune homme se lancera lui-même dans la réalisation de péplum avec Le Colosse de Rhodes (Il colosso di Rodi, 1961), puis sous le nom de Roberto Robertson, dans le western.

Crypto-gay ?
Le scénario de Karl Tunberg sera retouché par plusieurs auteurs dont Maxwell Anderson et Christopher Fry. Gore Vidal apportera également sa touche à l’histoire de Ben-Hur et Messala. Afin d’accentuer la rivalité entre les deux hommes, il les imagine anciens amants. L’acteur Stephen Boyd est informé de ce passé, mais pas Charlton Heston, qui selon William Wyler, serait « détrui ». Au finale, cette allusion est peu perceptible et tient peut-être du mythe.

Moisson d’Oscars
Ben-Hur sera couronné de onze Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. À ce jour, le film a toujours le record d’Oscars remportés, à égalité avec Titanic (James Cameron, 1997) et Le Seigneur des anneaux : le retour du roi (Peter Jackson, 2003).

Les adaptations
Le film de William Wyler est une nouvelle version d’une autre superproduction, le Ben-Hur de Fred Niblo (1925). Publié en 1880, le roman de Lewis Wallace, héros nordiste de la guerre de Sécession, avait aussi été adapté par William Young pour les planches de Broadway.

Cannes
Le film sera présenté hors compétition au Festival de Cannes en mai 1960.

Ben-Hur
États-Unis, 1959, 3h42, couleurs (Technicolor), format 2.66
Réalisation : William Wyler
Assistants réalisation : Sergio Leone, Richard Thorpe
Scénario : Karl Tunberg,  d’après le roman Ben-Hur: A Tale of the Christ de Lewis Wallace
Photo : Robert L. Surtees
Musique : Miklós Rózsa 
Montage : John D. Dunning, Ralph E. Winters  
Décors : Edward Carfagno, William A. Horning, Hugh Hunt
Costumes : Elizabeth Haffenden 
Production : Sam Zimbalist, Metro-Goldwyn-Mayer
Interprètes : Charlton Heston (Juda Ben-Hur), Jack Hawkins (Quintus Arrius), Haya Harareet (Esther), Stephen Boyd (Messala), Hugh Griffith (Cheik Ilderim), Martha Scott (Myriam), Cathy O'Donnell (Tirzah), Sam Jaffe (Simonides), Finlay Currie (Balthasar), Frank Thring (Ponce Pilate), Terence Longdon (Drusus), George Relph (Tibère), André Morell (Sextus)

Sortie aux États-Unis : 24 novembre 1959
Sortie en France : 7 octobre 1960

FILM RESTAURÉ
Warner Bros.
Flash Pictures

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