Banzaï est la troisième collaboration entre Claude Zidi et Coluche, après L’Aile ou la cuisse en 1976 et Inspecteur la Bavure en 1980. Une collaboration couronnée de succès public. Banzaï n’y dérogera pas : c’est un des grands succès de l’année 1983, alors que l’industrie cinématographique est frappée par la crise. Régulièrement rediffusé depuis à la télévision, le film est devenu un classique des comédies françaises populaires.
Banzaï est un vaudeville qui ne manque jamais de rythme ni de verve. Les chassés-croisés s’enchaînent à une vitesse exemplaire, les cascades de quiproquos aussi. Bénéficiant de moyens très confortables, Claude Zidi ne se limite jamais. Dans un registre quasi impossible de nos jours, il développe ici un humour “franchouillard”, parfois à la limite de la brève de comptoir et du cliché. Faisant fi de tout politiquement correct, il aura fait rire toute une génération avec les aventures de “Coluche à travers le monde”. Il a su mettre en avant le sens du burlesque et la bonhomie de l’acteur dans cette comédie teintée de film d’aventures foutraques.
Mais malgré des aspects positifs, Serge Toubiana, dans sa critique de l’époque (Cahiers du cinéma, n° 347, mai 1983), ne trouvait pas le film assez ambitieux pour l’acteur : « Il reste Coluche, un corps toujours en trop, excédant la fiction ; un Coluche hilarant et souvent percutant. […] Des gens remplis de bonnes intentions ont très tôt misé sur lui (Berri dès Le Pistonné), donc cru à son talent – bravo, rien à dire – mais n’ont pas encore pris le risque de lui écrire de bons scénarios : il serait temps d’y penser. Car avec un anti-héros comme Coluche, trouillard, jouant admirablement le symptôme (il peut se déguiser en Elephant Man ou gonfle à la moindre piqûre de moustique, bronze dès qu’il est exposé au soleil), on peut tout faire. Il reste à s’y mettre. » L’évolution est à venir. Quelques mois à attendre avant la consécration de Tchao pantin.
Témoignages
Claude Zidi s’est beaucoup documenté afin d’écrire son film : « J’ai rencontré quantité de ces spécialistes du sauvetage en terres étrangères. Je les ai fait parler, raconter des anecdotes et à partir de ces dépositions objectives, j’ai nourri mon scénario. »
Banzaï ?
Cette expression japonaise, signifiant littéralement "10 000 ans", était utilisée pour témoigner son respect à l’empereur. Elle devient célèbre au cours de la Seconde Guerre mondiale quand les soldats japonais, et surtout les kamikazes, l’utilisent comme cri de guerre.
Banzaï
France, 1983, 1h42, couleurs (Eastmancolor), format 2.85
Réalisation : Claude Zidi
Scénario : Claude Zidi, Didier Kaminka, Michel Fabre
Photo : Jean-Jacques Tarbès
Musique : Vladimir Cosma
Montage : Nicole Saunier
Décors : Claude Guilhem, Payling Wang
Costumes : Olga Pelletier
Production : Claude Berri, Renn Productions
Interprètes : Coluche (Michel Bernardin), Valérie Mairesse (Isabelle), Didier Kaminka (le cousin Paul), Marthe Villalonga (Mme Bernardin, mère de Michel), Eva Darlan (Carole, la doctoresse), François Perrot (le patron de Planète Assistance), Jean-Marie Proslier (le businessman du Concorde), Zabou Breitman (Sophia, amie d’Isabelle), Baaron (le chef de la junte), Dominique Balzer (Robert), Rachid Ferrache (Julien), Jean-Claude Martin (père de Julien), Chantal Pommier (mère de Julien)
Sortie en France : 23 mars 1983
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