Dans le désert africain, une tribu de singes subit les assauts répétés d’une bande rivale qui lui dispute un point d’eau. La découverte d’un étrange monolithe noir inspire au chef des primates assiégés un geste inédit et décisif. Brandissant un os, Moonwatcher (Daniel Richter) passe à l’attaque et massacre ses adversaires avant de lancer victorieusement son arme en l’air. Le premier instrument est né, la voie est ouverte pour l’Homme… Quatre millions d’années plus tard, un vaisseau spatial évolue en orbite. À son bord, le docteur Floyd (William Sylvester) enquête sur la découverte d’un monolithe noir qui émet d’étranges signaux vers Jupiter. Dix-huit mois plus tard, David Bowman (Keir Dullea) et Frank Pool (Gary Lockwood) font route vers Jupiter à bord de Discovery, sous l’œil attentif du super-ordinateur Hal 9000…
Un an avant que l’homme ne mette le pied sur la Lune, Stanley Kubrick réalise 2001, l’Odyssée de l’espace. La production durera quatre ans, ce qui, au regard des autres films de Kubrick, n’est pas si long ! Si le film est une véritable superproduction de science-fiction, il n’en est pas moins extrêmement secret, d’une nature quasi expérimentale. 2001 est un film avant-gardiste qui frappa soudainement tous ses prédécesseurs de vieillissement. Point de “petits hommes verts” mais un réalisme dans le traitement technique de ce qu’allait devenir le voyage spatial. En voyant plus tard les images de la Terre vue de l’espace, Kubrick regrettera de l’avoir faite « trop claire »…
Expérience cinématographique hors du commun, 2001 est une grande interrogation métaphysique. Kubrick a d’ailleurs toujours laissé le champ libre aux interprétations et aux extrapolations les plus délirantes. Inutile d’espérer en percer le mystère. Il aborde donc, sans les résoudre, la question de la place de l’homme dans l’univers et de sa destinée, ainsi que celle de l’homme par rapport à la machine. Face à la présence d’Hal, machine qui se détraque sous l’assaut incontrôlé de ses sentiments devenus humains, le vernis de la civilisation craque – comme dans toute l’œuvre de Kubrick –, et c’est en redevenant sauvage que Bowman triomphe de la machine. Pour Michel Ciment, spécialiste du cinéaste : « L’homme dépasse le stade animal par le moyen de la technologie, il atteint le stade de surhomme en se délivrant de cette même technologie » (Kubrick, Calmann-Lévy). Les pulsions destructrices de l’homme et la confortable civilisation aux conventions policées sont, comme souvent chez le cinéaste, incompatibles.
Génie de l’image et plasticien hors pair, Stanley Kubrick livre un film d’une beauté assourdissante, poème futuriste devenu mythique. 2001 est une douce chorégraphie, un lent ballet d’astronefs au son du Beau Danube bleu, une perfection formelle mêlée à une ambition intellectuelle sans égale.
« Loin d’être une vulgaire démonstration d’effets spectaculaires ou un banal space-opera opposant bons et méchants, 2001 confronte l’espèce humaine à sa relativité, sa solitude et sa fragilité dans l’immensité des espaces infinis. Tant qu’on n’aura pas répondu au triple qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ?, 2001, film-question sans réponse ne sera pas démodé. Autant dire que c’est pas demain la veille » (Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 7 mars 2001)
Formation
2001, l’Odyssée de l’espace sera utilisé pour l’entrainement des astronautes de la Nasa !
Cautions scientifiques
Afin de toucher au plus près la réalité de la conquête spatiale, Stanley Kubrick s’est entouré des plus grands spécialistes de la Nasa. Il sera aussi conseillé par des ingénieurs IBM pour le personnage d’Hal (dont le nom correspond aux lettres décalées de la marque…).
Nouvel Hollywood
Le film sera un film culte pour toute la génération de réalisateurs du Nouvel Hollywood, comme George Lucas ou Steven Spielberg. Proche du maître, c’est Spielberg qui reprendra le projet développé par Kubrick : A. I. intelligence artificielle (Artificial Intelligence: AI, 2002).
Inspiration ou novellisation ?
C’est à la lecture de La Sentinelle d’Arthur C. Clarke que Kubrick, frappé par une image, eut l’envie d’écrire un scénario avec le romancier, et non d’adapter le roman. Plus tard, Clarke décide de "novelliser" le film et d’écrire le roman 2001 : L'Odyssée de l'espace.
2001, l’Odyssée de l’espace (2001 : A Space Odyssey )
États-Unis, Royaume-Uni, 1968, 2h28, couleurs (Technicolor), format 2.20
Réalisation : Stanley Kubrick
Scénario : Stanley Kubrick, Arthur C. Clarke
Photo : Geoffrey Unsworth
Effets spéciaux et visuels : Stanley Kubrick, Wally Veevers, Douglas Trumbull, Con Pederson, Tom Howard, Colin Cantwell
Musique : Aram Khachaturyan (Suite du Ballet Gayaneh), György Ligeti (Atmospheres, Lux Aeterna, Requiem), Johann Strauss (Le Beau Danuble bleu), Richard Strauss (Ainsi parlait Zarathustra)
Montage : Ray Lovejoy
Décors : Tony Masters, Harry Lange, Ernest Archer
Costumes : Hardy Amies
Chorégraphie : Daniel Richter
Production : Stanley Kubrick, Metro-Goldwyn-Mayer, Stanley Kubrick Productions
Interprètes : Keir Dullea (David Bowman), Gary Lockwood (Frank Poole), William Sylvester (le docteur Heywood Floyd), Daniel Richter (Moonwatcher), Leonard Rossiter (Smyslov), Margaret Tyzack (Elena), Robert Beatty (Halvorsen), Sean Sullivan (Michaels), Douglas Rain (la voix de Hal 9000), Frank Miller (la voix du contrôleur de mission), Bill Weston (un astronaute), Edward Bishop (le capitaine de la navette Ariès B1), Glen Beck (un astronaute), Alan Gifford (le père de Poole), Ann Gillis (la mère de Poole), Penny Brahms (une hôtesse), Edwina Carroll (une hôtesse)
Sortie aux États-Unis : avril 1968
Sortie au Royaume-Uni : 15 mai 1968
Sortie en France : 27 septembre 1968
FILM RESTAURÉ
Warner Bros.
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