Billetterie

On l’appelle Trinita

Lo chiamavano Trinità

de Enzo Barboni , Italie , 1970

Trinita (Terence Hill) est un homme paresseux, vagabondant de village en village. Arrivé dans une petite ville, il découvre que son frère, Bambino (Bud Spencer), voleur de bétail, est devenu shérif, en se débarrassant du candidat. Bambino a des vues sur le bétail du major Harrisson (Farley Granger), et souhaite profiter de l’inimitié de ce dernier envers la colonie de Mormons installée sur les terres prévues pour le pâturage. Trinita, tombé sous le charme de deux Mormones, prend fait et cause pour la colonie et demande à son frère de l’aider à les défendre contre le major et ses bandits mexicains.

Changement de cap pour le western all’italiana : voici le western loufoque ! Enzo Barboni, sous le pseudonyme d’E. B. Clucher, écrit et réalise un film qui reprend tous les ingrédients du western italien : violence, personnages stéréotypés (le bon vs. le mauvais), soleil brûlant sur sol poussiéreux… Mais la nouveauté amenée par On l’appelle Trinita est la bonne dose de comique qui transforme son western en farce, une succession de gags sur fond d’avalanche de coups de poings. La parodie est servie par le duo Terence Hill / Bud Spencer, étonnants descendants des couples antinomiques du cinéma burlesque. Trinita est paresseux, iconoclaste, et sème les catastrophes sur son passage. Il rend fou de rage Bambino, la brute épaisse, qui enfonce ses poings au fond de ses  poches… Les dialogues et le comique de situation réservent quelques moments truculents au spectateur.


TRINITA
Sergio Leone confia à Noël Simsolo son sentiment, un peu amer, face à cette démystification du western : « En fait, Trinita était l’aboutissement logique de centaines de westerns insupportables de crétinerie. Mais j’étais très inquiet. On m’avait désigné comme le père du genre ! Je n’avais eu que des enfants tarés. Aucun ne pouvait être légitime. De quoi être écœuré… » (Conversations avec Sergio Leone, Stock)
Mais le succès de On l’appelle Trinita fut mondial et une partie de la critique suivit, enchantée par cette farce. Gaston Haustrate s’enthousiasme dans Cinéma  71 (n° 159, septembre / octobre 1971) : « On l’appelle Trinita est un régal. C’est une sorte de ballet sans musique, qui tient à la fois du burlesque américain et de la bande dessinée du Far-West. Les références et les caricatures raviront les amateurs. […] Le tout est parsemé d’invraisemblances volontaires assumées par les interprètes avec un sens particulier du comique qui renforce l’impact du film. Il y a dans tout cela une désinvolture, fruit peut-être d’une longue préparation, qui ravit. »

Trio de pseudos
Si le réalisateur Enzo Barboni se cache sous le pseudonyme de E. B. Clucher, ses deux acteurs ont également changé de nom : Bud Spencer se nomme en réalité Carlo Pedersoli, et Terence Hill, Mario Girotti. C’est en passant aux westerns qu’ils ont américanisé leurs noms.

Pas assez de morts
Prétextant qu’il n’y avait pas assez de morts dans le film, beaucoup de producteurs ont refusé de le financer. Vu le succès, ce fut une erreur…

On l’appelle Trinita (Lo chiamavano Trinità... )
Italie, 1970, 1h46, couleurs (Eastmancolor), format 2.35
Réalisation : Enzo Barboni (sous le pseudonyme E. B. Clucher)
Scénario : Enzo Barboni  
Photo : Aldo Giordani  
Musique : Franco Micalizzi  
Montage : Giampiero Giunti
Décors : Enzo Bulgarelli  
Costumes : Luciano Sagoni  
Production : Italo Zingarelli, Joseph E. Levine, Roberto Palaggi, West Film
Interprètes : Terence Hill (Trinita), Bud Spencer (Bambino), Steffen Zacharias (Jonathan), Dan Sturkie (Tobias), Gisela Hahn (Sarah), Elena Pedemonte (Guiditta), Farley Granger (le major Harrison), Luciano Rossi (le timide), Remo Capitani (Mescal)

Sortie en Italie : 22 décembre 1970
Sortie en France : 21 juillet 1971

FILM RESTAURÉ
Théâtre du Temple
Restauration du film, son et image, réalisée par CMC à partir d'un scan du négatif fait en Italie par Technicolor.

Ressortie en salle prochainement, par Tamasa Distribution

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