L’ombre de Frankenstein

 


Posté le  15.10.2014 à 17h35


 

Avec ses couleurs chatoyantes, le cinéma de Pedro Almodovar semble bien loin des ombres de Frankenstein… Et pourtant!

 

Frankenstein

 

  Le Festival Lumière vous offre l’occasion de (re)découvrir La piel que habito, un film noir du maître espagnol (d’après un polar de Thierry Jonquet) qui révèle ce qu’il doit à la littérature gothique. Robert Ledgard (Antonio Banderas), le chirurgien, et Vera (Elena Anaya), la jeune femme qu’il détient, sont - tels Victor Frankenstein et sa créature - indissolublement liés par un pacte indicible qui défie toutes les lois humaines. Dans un autre film espagnol présenté au festival, L’Esprit de la ruche, la petite Ana, découvre, sidérée, le visage effrayant de Boris Karloff dans le Frankenstein de James Whale. Là où la plupart des enfants se détourneraient, horrifiés, l’héroïne de Victor Erice semble se reconnaître dans la créature et part à sa recherche. Chez Almodóvar comme chez Erice, la créature incarne la fiction, et le créateur l’artiste. Et la première échappe au contrôle du second à mesure que l’on avance dans chaque film… Mouvement irrésistible qui fait plonger le cinéphile toujours plus avant dans son amour du cinéma.

Catégories : Lecture Zen